Ces "terribles vérités" à propos de l'homme et de la femme

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Alan S. Miller et Satoshi Kanazawa, les deux chercheurs qui ont contribué à populariser le champ nouveau de la psychologie évolutionniste, remettent aujourd'hui en question quelques théories sur le comportement humain dans un livre, Why Beautiful People Have More Daughters*, appelé à susciter la polémique.

L'une des conclusions de leur étude rapportées par le New Zealand Herald concerne la fameuse crise de la cinquantaine chez les hommes. Celle-ci n'aurait pas comme déclencheur l'âge de l'homme, mais serait une réaction à l'imminence de la ménopause de sa femme. Selon les deux psychologues, la crise de l'homme survient quand sa femme se rapproche de la fin de sa période d'activité hormonale et de reproduction. Dès lors, son besoin primaire de conquérir une femme plus jeune est réactivé.

Néanmoins, un homme de 50 ans marié à une femme de 25 ans ne rentrera pas dans une crise de "milieu de vie", mais, dans la situation inverse, la crise aura lieu - tout comme dans le cas d'un homme de 50 ans avec une femme du même âge. "Ce n'est pas le fait que l'homme ait atteint son milieu de vie qui importe, mais le fait que sa compagne l'ait, elle, atteint", écrivent les auteurs. "Quand l'homme achète une jolie décapotable rouge, il ne tente pas de retrouver sa jeunesse, il essaie d'attirer des jeunes femmes afin de remplacer sa compagne ménopausée en faisant briller la carrosserie et l'argent."

Les conclusions des chercheurs apparaissent comme des "terribles vérités concernant les hommes et les femmes", analyse le New Zealand Herald. D'autant que le livre égrène d'autres assertions étonnantes telles que : les individus beaux ou séduisants procréaient davantage de filles ; et ceux qui mettent au monde des fils réduiraient leurs probabilités de divorce.

Les Dr Alan Miller et Satoshi Kanazawa s'appuient sur un principe de la biologie évolutionniste (l'hypothèse de Trivers-Willard*), pour souligner que les parents présentant des caractéristiques dont pourrait bénéficier davantage l'un des deux sexes ont tendance à avoir plus d'enfants de ce sexe. Et, bien que la beauté physique soit reconnue comme une caractéristique connotée positivement pour tous, elle contribue davantage à la reproduction des femmes qu'à celle des hommes. Il s'ensuit que les couples séduisants engendreront plus de filles. Ainsi, les deux psychologues estiment que les Américains dits "très séduisants" ont 56 % de chance de concevoir une fille comme premier enfant, alors que pour les autres le taux est de 48 %.

En outre, alors que la beauté physique est un trait positif pour la femme, il ressort de l'étude que l'homme est plus évalué à l'aune de sa richesse, de son statut et de son pouvoir. Au demeurant, les sociologues et les démographes disent que cet état d'esprit pourrait se résumer dans un constat inhabituel : les couples ayant des fils sont ceux qui divorcent le moins. Une observation reprise par Alan Miller et Satoshi Kanazawa qui affirment que la présence effective du père dans la vie de son fils assure la transmission de la richesse et du statut à la génération suivante.

Au passage, les auteurs signalent que le père n'est pas efficace dans la transmission de caractéristiques qui apparaissent comme importantes pour les femmes ; il contribuera peu au caractère enthousiaste de sa fille ou à sa beauté physique. En revanche, ils affirment que "la présence de fils empêche le père de divorcer ou de quitter la famille davantage que la présence de filles".

* Why Beautiful People Have More Daughters (Pourquoi les gens séduisants conçoivent davantage des filles), Perigee Books. Publication prévue le 4 septembre 2007 en anglais.
** Natural Selection and Social Theory - Selected Papers of Robert L. Trivers (Sélection naturelle et théorie sociale. Extraits des articles de Robert Trivers), disponible en anglais.
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L
Point de vue tout à fait USA !!!!<br /> Et si cette étude était faite par un africain ou un chinois obtiendrait-on les mêmes conclusions ?
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