Une bactérie vieille de 8 millions d'années ressuscitée

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On le sait : la hausse des températures à la surface du globe provoque la montée du niveau des océans. Mais ce réchauffement réserve d’autres surprises comme, par exemple, redonner vie aux millions de micro-organismes prisonniers des glaces continentales. C’est ce qu’ont pu observer des biologistes américains. Ils ont réussi à réveiller une bactérie âgée de 8 millions d’années. Elle a été extraite d’une couche de glace comprise en 3 et 5 mètres sous un glacier de l’Antarctique lors de sondages effectués dans la région de la vallée de Beacon et Mullins.

Deux mois pour revivre

La glace sondée s’est formée il y a 8 millions d’années. Ce qui en fait la couche la plus vieille jamais étudiée. Les carottages, résultat des forages dans le sol, ont permis aux biologistes d'observer plusieurs populations d’organismes. La couche la plus récente, âgée de 100.000 ans, a révélé la présence de plusieurs types de bactéries qui ont «facilement» repris vie en laboratoire et se sont développés en «une semaine».

Puis les scientifiques ont scruté le morceau de glace vieux de 8 millions d’années pour y découvrir un type de bactéries congelées. Et pour redémarrer le métabolisme de ces êtres unicellulaires il a fallu patienter deux mois et dix jours. Soit 70 jours d’attente pour voir ces hibernatus d’un nouveau genre ouvrir les yeux.

Bactéries amies

Selon Paul Falkowski, biologiste américain qui a mené les recherches, les petites cellules «ont suspendu leur activité» durant les 8 millions d’années. Une sorte d’état de veille biologique analogue à l’hibernation pratiquée par certains mammifères. Réchauffement climatique et fonte des glaces aidant, nombreux sont les micro-organismes enfouis dans les glaces qui devraient revenir à la surface. Ces bactéries représentent-elles un risque pour l’homme? Paul Flakowski se veut rassurant: «Ces bactéries et virus sont d’origine marine et sont donc loin d’être dangereux pour les êtres humains.»

Bactérie à remonter le temps

Au contraire, la possibilité de réveiller des bactéries des centaines de fois millénaires est une bonne nouvelle. L’observation de leur structure et de leur activité permet de comprendre l’environnement, atmosphère et écosystème, qui les a vu naître. Mieux: les scientifiques commencent à comprendre que les calottes de glace sont des banques génétiques géantes. Autres que les bactéries et virus, les carottages permettent aussi d’exhumer des séquences d’ADN. L’étude des résidus d’ADN ou des chromosomes contenus dans les bactéries est une autre manière de remonter le temps et de reconstruire l’histoire de la vie sur terre.

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S
Est-ce que tous ces carottages ne seraient pas à l'origine de la fonte de la banquise?<br /> Le réchauffement climatique une vaste fumisterie pour donner un alibi au gaspillage friquesque dans ce genre de recherches???<br /> Mes questions sont stupides je sais mais ma petite voix me dis aussi que le carottage nous le subissons aussi dans l'arrière train...
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S
Même s'ils sont dangereux pour l'homme il vaut peut-être mieux que les chercheurs les aient découverts avant qu'ils ne nous tombent sur le dos
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