Les droits de l'Homme ne sont pas un jeu
"Le camarade Sarkozy devra choisir entre la démocratie et les Chinois. Et vous allez voir la pression qu'on va lui mettre au Parlement européen !", dit-il.
Il estime que "les représentants politiques doivent boycotter la cérémonie d'ouverture des Jeux. C'est le minimum. A moins que, dans la délégation européenne, on intègre le dalaï lama. Ce serait drôle".
Interrogé sur les déclarations de la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, Rama Yade, qui a démenti avoir parlé de "conditions" à la présence de Nicolas Sarkozy à la cérémonie d'ouverture des Jeux dans son entretien samedi au quotidien Le Monde, Cohn-Bendit répond : "en langage maoïste, on dirait que c'est la lutte de plusieurs lignes à l'intérieur du gouvernement".
Selon lui, "il y a visiblement une ligne Rama Yade-Bernard Kouchner et une autre qui est celle de Sarkozy". Et "compte tenu de la hiérarchie politique en France, si Sarkozy a décidé de rester fidèle aux Chinois, le gouvernement restera fidèle aux Chinois, quoiqu'il arrive".
"Si c'est pour aller aux Jeux sous l'effigie de Mao et du Parti communiste chinois, je ne vois pas pourquoi le camarade Sarkozy fustige mai 68", souligne-t-il.
A propos du passage de la flamme olympique à Paris lundi, le député européen estime qu'"il faut que tout le monde entoure la flamme pour rappeler que les droits de l'Homme ne sont pas un jeu".
Il regrette que la banderole qui sera accrochée sur la façade de l'Hôtel de Ville, avec l'inscription "Paris défend les droits de l'Homme partout dans le monde", ne défende pas les droits de l'Homme spécifiquement "à Pékin".
"Si on se met à genoux à Paris, on fera quoi à Pékin ?" demande-t-il, jugeant que c'est "l'hyprocrisie totale".