François Bayrou ne donne pas de consigne de vote

Publié le par LV

Le leader de l'UDF estime "qu'il y a des ressemblances entre Berlusconi et Nicolas Sarkozy". Il accepte le débat proposé par Ségolène Royal et annonce la création d'un nouveau parti, "le Parti démocrate"



François Bayrou a maintenu sa ligne d'autonomie, mercredi 25 avril, annonçant qu'il ne donnerait pas de consigne de vote pour le 6 mai et qu'il créait un nouveau parti, tout en acceptant le débat que lui a proposé la socialiste Ségolène Royal et en s'y disant prêt avec l'UMP Nicolas Sarkozy.
Le candidat UDF à la présidentielle, arrivé troisième au premier tour, a écarté l'éventualité d'accepter un poste de ministre dans un gouvernement issu de l'élection du 6 mai. C'est "absolument impossible, dans la situation actuelle", a-t-il dit, lors d'une conférence de presse dans un grand hôtel parisien.

"Je ne sais pas ce que je ferai"

Fort des 6,8 millions (18,57%) de voix qu'il a rassemblées au premier tour de la présidentielle, le président de l'UDF a expliqué les leçons qu'il tirait de cette consultation.
"Je ne donnerai pas de consigne de vote. J'estime que les Français qui ont voté pour moi sont en conscience des citoyens libres de leur choix", a déclaré le député béarnais.
Interrogé sur son vote le 6 mai, il a répondu : "je suis obligé de vous dire qu'à l'heure qu'il est, je ne sais pas ce que je ferai. Je commence à savoir ce que je ne ferai pas. J'imagine qu'en ayant lu mes propos, vous commencez à le discerner".
"Je ne reviendrai pas en arrière sur notre chemin de liberté. Je ne cherche, ni n'accepterai aucune soumission ou ralliement à l'un des deux camps", a ajouté François Bayrou alors qu'il est courtisé par les finalistes du second tour, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal.

Débat avec Ségolène Royal

Cependant, il a annoncé qu'il acceptait le débat proposé par la candidate socialiste.
"Je suis un homme d'ouverture, ouvert à toute discussion de bonne foi. Ségolène Royal a proposé d'avoir avec moi un débat 'public et ouvert'. J'accepte ce débat, sans arrière-pensées, par exemple à la télévision", a déclaré le président de l'UDF.
"Nicolas Sarkozy n'a pas proposé le même débat, mais s'il le faisait, je l'accepterais aussi", a-t-il poursuivi.
"Je n'ai aucun intérêt à défendre, mais si je peux servir l'intérêt des Français, et clarifier leur choix, je le ferai", a ajouté le responsable centriste.

Forum de la presse régionale

Lundi à Valence, Ségolène Royal s'était déclarée disponible pour "un débat ouvert et public" avec François Bayrou, sur la base de son pacte présidentiel. Mardi, elle a réagi à la réponse de François Bayrou en proposant à François Bayrou de participer avec elle à un forum de la presse régionale, vendredi à 11 heures, pour apporter "des éclaircissements sur un certain nombre de points de son pacte présidentiel". Ségolène Royal s'est également dite prête à "ajouter des choses" à son programme et à nommer des ministres UDF en cas de soutien de François Bayrou.

Un nouveau parti

Le président de l'UDF a annoncé en outre la création d'un nouveau parti, un parti "qui ira loin vers le centre gauche et ira aussi vers le centre droit". Son nom : "le parti démocrate".
Cette formation "présentera des candidats à toutes les élections à venir, et d'abord aux élections législatives de juin, pour représenter les Français qui veulent une politique nouvelle, indépendante, libre de son expression", a-t-il dit.

"Ressemblances" entre Sarkozy et Berlusconi

"Le parti démocrate proposera de refonder nos institutions pour que le mot démocratie trouve son sens en France", a expliqué François Bayrou. "Il saisira toutes les occasions d'imposer la séparation des pouvoirs (...) la création d'une démocratie sociale pour le XXIe siècle".

En réponse à une question, François Bayrou a par ailleurs estimé qu'il y avait des "ressemblances entre (Silvio) Berlusconi et Nicolas Sarkozy", le président de l'UMP. Silvio Berlusconi a d'ailleurs apporté son soutien au candidat UMP.

Extraits du discours prononcé hier à Paris par François Bayrou

«Nicolas Sarkozy, par sa proximité avec les milieux d'affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l'intimidation et de la menace, va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l'ont été. Par son tempérament, et les thèmes qu'il a choisi d'attiser, il risque d'aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d'avantages aux plus riches. L'augmentation délirante des dépenses publiques, de l'ordre de 60 milliards, dans un pays endetté comme le nôtre, l'un deux [Sarkozy, nldr] ajoutant une baisse totalement improbable des prélèvements obligatoires dans une proportion que ni Reagan ni Thatcher n'ont jamais approchée, même en rêve. Nicolas Sarkozy va aggraver les problèmes de la démocratie et la fracture du tissu social.»

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Leçon

Il me semble avoir lu, il y a déjà longtemps, une phrase de l'écrivain espagnol José Ortéga y Grasset qui disait ceci : "Etre de droite ou être de gauche, c'est choisir une des innombrables manières qui s'offrent à l'homme d'être un imbécile : toutes deux en, effet, sont des formes d'hémiplégies morales!" (Emprunté à Kathe, en sa mémoire humaniste, qui repose en Paix.
http://khate09.canalblog.com/archives/je_ne_fais_pas_de_politique__/index.html )
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Élections : N’importe lequel et qu’on en finisse. <br /> http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/ <br /> <br /> Les élections démocratiques : Un simulacre <br /> http://les-elections-democratiques.over-blog.fr/ <br /> <br /> Élections piège à quoi ? <br /> http://electionspiegeaquoi.hautetfort.com/
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C
Sarko s'inspire de l'idéologie conservatrice américaine où la religion est omniprésente même ds les sphères du pouvoir. voir encore, économiquement il veut appliquer les thèses de l'école de chicago qui en général se reposent sur la concurrence (seul le plus fort sur un marché peut exister), il va extrapoler cette logique au marché du travail, à l'éducation... En outre,il incarne une personne qui veut concentrer tous les pouvoirs, et il peut agir librement.. l'ensemble de ces mesures sont inadaptées à la société française, à son modèle social et à sa démocratie. sommairement, je ressens un danger pour les libertés, l'avenir et l'espoir, en cas où ce mec s'accapare du pouvoir.
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M
un débat avec SR, très bien. maintenant, puisque NS réduit le débat avec SR comme une finale de foot, il y a aura besoin d'un arbitre. un débat NS/FB est primordial. à bon entendeur...
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M
A tous ceux qui croient que Royal mènerait la France dans le mur, je les invite à aller lire en profondeur le pacte présidentiel. Il me semblent que certains ont la mémoire courte, et il ne faudrait quand même pas oublier qui sont les responsables de la situation déplorable de la France. Sarkozy aux finances n'a réussi qu'à faire exploser la dette publique ; il promet maintenant une baisse des impôts ET une réduction de la dette, chose unanimement reconnue impossible. Sarkozy à l'intérieur n'a réussi provoquer une augmentation des violences aux personnes, et il ose parler de bilan positif en s'appuyant sur des chiffres arrangés. On ne peut pas simplement parler de "baisse de la délinquance", il faut regarder plus en détail. La baisse la plus importante concerne le vols de voitures, mais là Sarkozy n'y est pour rien, il ne peut que remercier l'amélioration des systèmes de sécurité sur les véhicules. Pire... il ose affirmer qu'il "n'y a eu aucune bavure" alors qu'il y a eu 9% d'augmentation du cas de violences policières. Il est grand temps d'ouvrir les yeux sur le fossé entre les paroles et les actes de Sarkozy.
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F
Bayrou se prononce donc plutot pour Démagolène, tant mieux ! Nicolas va gagner, parce qu'assez de français ont refusé les oeillères de la diabolisation orchestrée par le PS, avec ses hors contextes et ses journaux démagos. Et on ne verra plus monsieur le "centriste", qui trahit ses vieux électeurs au profit d'un "destin" qui n'existe que dans sa tête de démago. Adieu la création médiatique ni-ni !
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