François Bayrou en route pour le deuxième tour ?
Les sondages se suivent et se ressemblent, confirmant la percée du candidat centriste. Selon une enquête CSA pour Le Parisien-Aujourd’hui en France et i-Télé, François Bayrou, crédité de 24% des intentions de vote au premier tour, talonne Ségolène Royal (25%) et Nicolas Sarkozy (26%). Une progression de 7 points en une semaine pour le candidat UDF.
Un autre sondage (BVA pour Orange et la presse régionale) le donne à peine plus loin: à 21% (+4 points) contre 24% pour Royal et 29 % pour Sarkozy. Seul l’institut Ipsos pour SFR-Le Point mesure un écart plus important, donnant Bayrou à 19% (+0,5 point), Royal à 27% et Sarkozy à 32,5%.
La possibilité de voir François Bayrou présent au second tour, qui relevait de la plus haute fantaisie début janvier, commence à être prise au sérieux, même si les intentions de vote en sa faveur sont plus fragiles que celles pour les autres candidats.
Tous les sondages – sauf un — depuis début 2007 donnent systématiquement Nicolas Sarkozy gagnant au second tour face à Ségolène Royal. Aujourd’hui encore les trois enquêtes publiées créditent le candidat de l’UMP de six points d’avance (53 contre 47) sur sa rivale socialiste. En revanche, selon BVA, le seul institut à tester cette hypothèse, Bayrou triompherait de Sarkozy au second tour avec 55% contre 45%. Plus que Royal, Bayrou apparaît donc comme le candidat capable de battre Sarkozy. A condition, bien sûr, de franchir le cap du premier tour.
Ces résultats, qu’il juge «très impressionnants» mettent en joie le candidat centriste. «Je pense depuis longtemps que les Français ont en eux le besoin, l’envie, la détermination de changer le paysage politique», a-t-il affirmé jeudi matin à Bruxelles, où il doit prononcer un discours sur l’Europe. «Il va me falloir une défense assez solide pour résister à toutes les attaques de toute nature», a-t-il dit.
Jeudi matin, elles venaient autant de la droite que la gauche. Première contre-attaque de la part de l’UMP, le déjeuner de ce midi entre Nicolas Sarkozy et la centriste Simone Veil, qui devrait prendre la tête du comité national de soutien au candidat de l’UMP. Sarkozy a ainsi annoncé son ralliement à la campagne de l'UMP. La semaine prochaine, ce sera le ralliement attendu du ministre des affaires sociales, Jean-Louis Borloo.
Au lendemain du coup de gueule de Sarkozy devant son équipe de campagne, sa porte-parole Rachida Dati s’en est pris sur France Info au candidat centriste «porteur de valeurs de droite, mais avec beaucoup moins d’ambition, pas très clair, moins courageux» que le candidat de l’UMP.
Sur RMC-BFM TV, le ministre des Finances Thierry Breton a estimé que le programme de Bayrou «ne permet nullement de réduire la dette», le thème de prédilection du candidat centriste.
Même charge à gauche : Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, a affirmé jeudi qu’une élection de François Bayrou à l’Elysée provoquerait «la paralysie» et une «crise» dans le pays. François Bayrou, «c’est la confusion». Jurant qu’«il n’y a pas de socialistes qui vont se prêter à cette combinaison», une alliance entre le centre et le PS, Jean-Marc Ayrault a affirmé que Bayrou «nous ramènerait très en arrière avec la IVe République», lorsque les socialistes de la SFIO gouvernaient avec les démocrates-chrétiens du MRP, les grands ancêtres de l’UDF.
La possibilité de voir François Bayrou présent au second tour, qui relevait de la plus haute fantaisie début janvier, commence à être prise au sérieux, même si les intentions de vote en sa faveur sont plus fragiles que celles pour les autres candidats.
Tous les sondages – sauf un — depuis début 2007 donnent systématiquement Nicolas Sarkozy gagnant au second tour face à Ségolène Royal. Aujourd’hui encore les trois enquêtes publiées créditent le candidat de l’UMP de six points d’avance (53 contre 47) sur sa rivale socialiste. En revanche, selon BVA, le seul institut à tester cette hypothèse, Bayrou triompherait de Sarkozy au second tour avec 55% contre 45%. Plus que Royal, Bayrou apparaît donc comme le candidat capable de battre Sarkozy. A condition, bien sûr, de franchir le cap du premier tour.
Ces résultats, qu’il juge «très impressionnants» mettent en joie le candidat centriste. «Je pense depuis longtemps que les Français ont en eux le besoin, l’envie, la détermination de changer le paysage politique», a-t-il affirmé jeudi matin à Bruxelles, où il doit prononcer un discours sur l’Europe. «Il va me falloir une défense assez solide pour résister à toutes les attaques de toute nature», a-t-il dit.
Jeudi matin, elles venaient autant de la droite que la gauche. Première contre-attaque de la part de l’UMP, le déjeuner de ce midi entre Nicolas Sarkozy et la centriste Simone Veil, qui devrait prendre la tête du comité national de soutien au candidat de l’UMP. Sarkozy a ainsi annoncé son ralliement à la campagne de l'UMP. La semaine prochaine, ce sera le ralliement attendu du ministre des affaires sociales, Jean-Louis Borloo.
Au lendemain du coup de gueule de Sarkozy devant son équipe de campagne, sa porte-parole Rachida Dati s’en est pris sur France Info au candidat centriste «porteur de valeurs de droite, mais avec beaucoup moins d’ambition, pas très clair, moins courageux» que le candidat de l’UMP.
Sur RMC-BFM TV, le ministre des Finances Thierry Breton a estimé que le programme de Bayrou «ne permet nullement de réduire la dette», le thème de prédilection du candidat centriste.
Même charge à gauche : Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, a affirmé jeudi qu’une élection de François Bayrou à l’Elysée provoquerait «la paralysie» et une «crise» dans le pays. François Bayrou, «c’est la confusion». Jurant qu’«il n’y a pas de socialistes qui vont se prêter à cette combinaison», une alliance entre le centre et le PS, Jean-Marc Ayrault a affirmé que Bayrou «nous ramènerait très en arrière avec la IVe République», lorsque les socialistes de la SFIO gouvernaient avec les démocrates-chrétiens du MRP, les grands ancêtres de l’UDF.
Sarkozy à la réplique
L'entourage de Nicolas Sarkozy reconnaît que la campagne marque le pas. Moins de présence dans la presse à cause de discours trop répétitifs et un peu bavards. Une certaine érosion dans les sondages, une UMP moyennement mobilisée, et cette montée assez foudroyante de François Bayrou dans l'opinion.
Ce n'est pas encore de l'inquiétude mais c'est une alerte. On pense chez Nicolas Sarkozy qu'il y a un effet de mode Bayrou qui marque la campagne en ce moment mais que les Français s'apercevront rapidement que c'est un homme seul et qu'il a un passé qui ne lui permet pas d'être le candidat anti-système. Pour eux le phénomène Bayrou actuel est comparable au phénomène Royal de novembre dernier.
Il n'empêche que Nicolas Sarkozy pense quand même à la riposte. Pas question d'attaquer le candidat de l'UDF, il laisse ce rôle à ses lieutenants, et encore avec une certaine retenue. Il compte avant tout sur lui même pour sortir de son surplace actuel.
Les occasions ne vont pas manquer : dès jeudi, avec l'annonce de Simone Veil comme président de son comité de soutien. Une centriste dans son équipe, c'est une riposte, en quelque sorte à François Bayrou. Une grande émission jeudi soir sur France 2. Un grand rassemblement avec les jeunes la semaine prochaine. De quoi relancer la campagne si on en croit les sarkozystes.
Le PS sent monter le phénomène
Chez Ségolène Royal, officiellement pas d'inquiétude. En privé, la candidate et son entourage font remarquer que près de la moitié de l'électorat n'a pas encore fixé son choix. De plus Ségolène Royal estime que le score prêté à Jean-Marie Le Pen au 1er tour, 12-13%, selon les instituts est probablement inférieur à celui qu'il réalisera effectivement.
Pour elle, le troisième homme, c'est le président du FN, pas François Bayrou. Mais elle reconnaît tout de même qu'elle ne veut pas trop aborder la question "sinon j'alimente ce qui le fait grimper puisqu'il se présente comme le candidat anti-système", explique-t-elle.
Si la candidate et l'équipe de campagne affichent leur optimisme, il y a quelqu'un qui examine les sondages à la loupe rue de Solférino. Il s'agit de Gérard Le Gall, l'homme qui six jours avant le 21 avril 2002 avait pressenti le croisement des courbes de Jospin et Le Pen. Depuis 15 jours-trois semaines, il voit arriver le phénomène Bayrou qui trace son sillon très vite tandis que Sarkozy et Royal "vaticinent", dit-il. Alors oui, il existe selon lui une menace pour Ségolène Royal de ne pas être au second tour.
Il juge d'ailleurs que pour Nicolas Sarkozy aussi il y a un risque. L'image de Gérard Le Gall, est celle de la patinoire et sur une patinoire on peut toujours chuter même s'il ajoute qu'il n'y a pas de fatalité.
L'entourage de Nicolas Sarkozy reconnaît que la campagne marque le pas. Moins de présence dans la presse à cause de discours trop répétitifs et un peu bavards. Une certaine érosion dans les sondages, une UMP moyennement mobilisée, et cette montée assez foudroyante de François Bayrou dans l'opinion.
Ce n'est pas encore de l'inquiétude mais c'est une alerte. On pense chez Nicolas Sarkozy qu'il y a un effet de mode Bayrou qui marque la campagne en ce moment mais que les Français s'apercevront rapidement que c'est un homme seul et qu'il a un passé qui ne lui permet pas d'être le candidat anti-système. Pour eux le phénomène Bayrou actuel est comparable au phénomène Royal de novembre dernier.
Il n'empêche que Nicolas Sarkozy pense quand même à la riposte. Pas question d'attaquer le candidat de l'UDF, il laisse ce rôle à ses lieutenants, et encore avec une certaine retenue. Il compte avant tout sur lui même pour sortir de son surplace actuel.
Les occasions ne vont pas manquer : dès jeudi, avec l'annonce de Simone Veil comme président de son comité de soutien. Une centriste dans son équipe, c'est une riposte, en quelque sorte à François Bayrou. Une grande émission jeudi soir sur France 2. Un grand rassemblement avec les jeunes la semaine prochaine. De quoi relancer la campagne si on en croit les sarkozystes.
Le PS sent monter le phénomène
Chez Ségolène Royal, officiellement pas d'inquiétude. En privé, la candidate et son entourage font remarquer que près de la moitié de l'électorat n'a pas encore fixé son choix. De plus Ségolène Royal estime que le score prêté à Jean-Marie Le Pen au 1er tour, 12-13%, selon les instituts est probablement inférieur à celui qu'il réalisera effectivement.
Pour elle, le troisième homme, c'est le président du FN, pas François Bayrou. Mais elle reconnaît tout de même qu'elle ne veut pas trop aborder la question "sinon j'alimente ce qui le fait grimper puisqu'il se présente comme le candidat anti-système", explique-t-elle.
Si la candidate et l'équipe de campagne affichent leur optimisme, il y a quelqu'un qui examine les sondages à la loupe rue de Solférino. Il s'agit de Gérard Le Gall, l'homme qui six jours avant le 21 avril 2002 avait pressenti le croisement des courbes de Jospin et Le Pen. Depuis 15 jours-trois semaines, il voit arriver le phénomène Bayrou qui trace son sillon très vite tandis que Sarkozy et Royal "vaticinent", dit-il. Alors oui, il existe selon lui une menace pour Ségolène Royal de ne pas être au second tour.
Il juge d'ailleurs que pour Nicolas Sarkozy aussi il y a un risque. L'image de Gérard Le Gall, est celle de la patinoire et sur une patinoire on peut toujours chuter même s'il ajoute qu'il n'y a pas de fatalité.