Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy et François Bayrou à la une des journaux étrangers

Publié le par LV

La presse étrangère ne parle que d'eux au détriment des neuf autres candidats. Mais la sortie annoncée du ministre de l'Intérieur et le "troisième homme" originaire du Béarn éclipsent la campagne socialiste

 

 

"Le soutien de Chirac à Sarkozy lui colle une étiquette de candidat de la continuité", ironise El País dans une double page consacrée au scrutin présidentiel français. Le quotidien madrilène résume à lui seul les titres des grands journaux européens sur l'annonce du président de la République. "La rupture tant de fois annoncée par le candidat de l'UMP paraît maintenant bien loin. Sarkozy s'est transformé d'un coup en dauphin de la Chiraquie."

Cependant, pour
The New York Times, "c'est sans passion, sans enthousiasme qu'est enfin arrivé ce soutien, après de longues semaines d'attente". Et le journal américain pointe du doigt les différences entre les deux hommes. "Chirac et Sarkozy ont des visions bien différentes de la France. Le premier est un gaulliste qui pense que les liens unissant son pays à l'Allemagne sont nécessaires et agissent comme un contrepoids efficace à l'hégémonie américaine. Le second est un fervent admirateur des Etats-Unis et accorde moins d'importance à l'axe Paris-Berlin."

"Sarkozy est l'homme à battre", estime le
Financial Times. "Il est en tête dans tous les sondages et, derrière lui, la bataille fait rage." Outre Ségolène Royal, le quotidien économique s'empresse de citer Jean-Marie Le Pen et surtout François Bayrou. "Le candidat qui pose le plus de problèmes à Sarkozy est bien Bayrou. "L'ancien ministre de l'Education nationale est un Européen convaincu, un homme modéré, tant sur le plan de ses idées politiques qu'économiques. Il pourrait bien réunir les votes de tous ceux qui estiment, à droite comme à gauche, qu'il faut faire barrage à tout prix à Nicolas Sarkozy. Car il apparaît, aux yeux des électeurs, comme le candidat le plus raisonnable ou le moins déraisonnable : Le Pen et Sarkozy font peur, Royal a du mal à fédérer tous les socialistes."

Une situation particulière, confirmée par un grand article de
The Guardian. L'envoyée spéciale du quotidien britannique s'est rendue à Bordères, dans la maison natale du candidat. Elle semble être tombée sous le charme de celui qu'elle appelle le "gentleman farmer" et précise d'emblée que son journal est le premier quotidien étranger à être invité au domicile de Bayrou. "Il nous affirme que, ce dont la France besoin, c'est d'un électrochoc, pas d'une autre Margaret Thatcher. Le peuple a besoin d'unité. S'il n'est pas uni, le pays explosera." The Guardian n'hésite pas à rappeler qu'il a été un grand admirateur de Tony Blair, du moins au début. "J'ai pris mes distances après l'épisode de la guerre en Irak", explique François Bayrou.

Dans un article intitulé "François Bayrou, la troisième alternative pour la France", l'
International Herald Tribune estime que la montée en puissance de cette candidature dans la campagne électorale est "rafraîchissante". "Bayrou refuse d'avoir affaire à des conseillers en communication ou autres consultants en tout genre et écrit lui-même ses discours. Il aime citer Robert Kennedy, qui parlait sans notes et improvisait beaucoup", s'enthousiasme Roger Cohen, l'auteur de l'article. Qui n'hésite pas à comparer le candidat à d'autres hommes politiques qui ont marqué l'Histoire. "Comme François Mitterrand, il représente la France profonde."

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B
Globalement la presse à l'étranger est assez circonspecte vis à vis de Nicolas Sarkozy sans parler de l'Afrique qui a peur de son élection.
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G
La presse etrangere n'est pas partisane et aux ordres comme la notre et plus clairvoyante.
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