Les Français s'endettent plus longtemps

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Flambée des prix des logements, hausse des taux d'intérêt...

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Pour devenir propriétaire, les ménages sont prêts à emprunter sur une durée plus longue, plus de dix-huit ans en moyenne, soit cinq ans de plus qu'en 2001.

Les français s'endettent sur des durées de plus en plus longues pour acheter leur logement. Ainsi, selon une étude du Crédit Logement-CSA pour l'Observatoire du financement des marchés résidentiels, la durée moyenne d'un prêt immobilier était, au deuxième trimestre 2007, de près de dix-huit ans et demi (221,4 mois). Soit presque un an de plus qu'à la même époque en 2006 (210,5 mois). Ou près de cinq ans de plus qu'en 2001.

Pourquoi cet allongement ?

Essentiellement pour deux raisons, la principale étant à rechercher du côté des prix de l'immobilier. Ceux-ci se sont littéralement envolés ces dernières années. Ils ont en moyenne plus que doublé dans toute la France depuis la fin des années 1990. Par conséquent, les sommes à débourser sont plus importantes.

Dans le même temps, les salaires des ménages n'ont pas connu la même hausse. Or, pour que leurs mensualités ne dépassent pas le tiers de leurs revenus (une règle destinée à éviter le surendettement), les emprunteurs préfèrent étaler la durée de leur remboursement.

Pour Michel Mouillart, professeur d'économie à Paris-X Nanterre et spécialiste de l'immobilier, l'allongement de la durée est d'ailleurs «la seule marge de manoeuvre des personnes aux revenus modestes».

Les taux d'intérêt remontent

Ce qui signifie un enchérissement de l'argent et donc des prêts.

Après le vaste mouvement de baisse amorcé il y a une dizaine d'années, les taux sont repartis à la hausse fin 2005. A 3,36 % (hors assurance et frais de dossier) il y a un an et demi, ils ont aujourd'hui dépassé la barre des 4 %. Une remontée d'ailleurs particulièrement sensible depuis juin dernier. «Les établissements de crédit ont de plus en plus de soucis de rentabilité, explique Gabriel Benoin, directeur général du Crédit Logement. Ils n'hésitent plus à répercuter la hausse des taux d'intérêt. Jusqu'à présent, grâce au prêt immobilier qui était devenu un produit d'appel, ils pensaient attirer puis garder un client auquel ils pourraient vendre d'autres produits. Mais ils ont parfois eu de faux espoirs. Alors, aujourd'hui, ils ne sont plus prêts à faire des sacrifices...»

Les plus aisés moins tentés

Alors que les banques ont bien compris l'intérêt qu'elles pouvaient tirer à proposer des prêts sur de plus longues périodes, les catégories socioprofessionnelles les plus aisées rechignent à allonger la durée de leurs emprunts, selon l'étude de l'observatoire. Pourquoi ?
Tout d'abord, elles ont davantage les capacités financières de faire face à une hausse des prix et des taux. Mais ce n'est pas la seule raison : «Ces personnes sont mieux informées sur les conditions de crédit, fait remarquer Gabriel Benoin. Elles calculent rapidement ce que leur coûtera en plus un allongement de durée. Contrairement à celles, plus modestes, qui veillent surtout à ne pas avoir des mensualités trop importantes, quitte à ne rembourser que bien plus tard le capital et à ce que le coût de l'emprunt soit bien plus élevé.»
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Et le point "ultime" , il est pour quand ?<br /> Comment peut-on se contenter de ce marché de dupes ?
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